La SABIX
Bulletins déja publiés
Biographies polytechniciennes
 

Théodore OLIVIER (1793-1853)

Ce texte a été publié dans le Livre du Centenaire de l'Ecole polytechnique, 1897.

Né à Lyon le 14 janvier 1793, Théodore Olivier fut admis en 1810 à l'École Polytechnique [le registre matricule indique X 1811], où sa mauvaise santé le retint pendant quatre années et où il eut l'heureuse fortune de contracter avec son maître, Hachette, une étroite amitié qui fut le culte de sa vie.

Entré, en 1815, à l'École de Metz comme élève-sous-lieutenant d'Artillerie, il fut nommé lieutenant en 1818 et resta attaché à l'École d'application, en qualité d'adjoint à l'Instituteur des Sciences mathématiques et physiques.

En 1821, il fut autorisé par le Gouvernement à quitter la France pour satisfaire au désir du roi de Suède, qui lui offrait l'occasion de s'essayer dans une création importante; il s'agissait d'organiser l'enseignement polytechnique à l'Ecole royale de Marienberg. Dans ces nouvelles fonctions, Olivier sut se concilier l'estime et l'amitié de ses élèves, parmi lesquels il faut citer le prince royal.

Pendant les cinq années de son séjour en Suède, Olivier avait longuement réfléchi sur toutes les questions relatives à l'enseignement industriel; aussi, dès son retour en France, s'unit-il à Dumas et Péclet pour fonder l'Ecole centrale des Arts et Manufactures, dont l'organisation est assurément son plus beau titre de gloire et à laquelle il resta attaché jusqu'à la fin de ses jours.

Nomme répétiteur à l'École Polytechnique en 1829, puis, dix ans plus tard, professeur au Conservatoire des Arts et Métiers, et enfin administrateur de ce grand établissement, Olivier mourut à la tâche. Le 4 août 1853, il passait à Lyon pour aller demander aux eaux d'Aix le rétablissement de sa santé, lorsque, après une journée de promenade dans sa ville natale, il expira subitement entre les bras de sa compagne dévouée.

Malgré ses occupations si absorbantes et si multiples, Olivier a trouvé le temps de publier de nombreux écrits. Les plus remarquables sont ses Mémoires sur les engrenages, ses Rapports sur les instruments de précision et enfin son Traité de Géométrie descriptive, qui obtint, à l'époque, un succès marqué et qu'il a fait suivre de plusieurs volumes concernant des compléments, des développements, des additions et des applications de cet Art du trait, pour lequel Monge et Hachette lui avaient inspiré une véritable passion.

E. Rouché.