La SABIX
Bulletins déja publiés
 

François CHAUSSIER (1746-1828)

Citation de Janis Langins, "La République avait besoin de savants", Belin, 1987 :

François Chaussier, décrit comme « médecin légiste » dans le Dictionnaire de Biographie française, est né à Dijon le 2 juillet 1746 et mort à Paris le 19 juin 1828. Il a été membre de l'Académie de Dijon avant la Révolution et, comme son collègue Guyton, il y a professé un cours public (R. TISSERAND, Au temps de l'Encyclopédie : l'Académie de Dijon de 1740 à 1793, Vesoul, 1936, p. 179). Chaussier, avec Pierre Jacotot et Guyton, appartient au groupe des savants bourguignons associés à l'Académie de Dijon qui eurent une place importante à l'Ecole centrale des travaux publics (devenue l'Ecole polytechnique). Collaborateur de l'Encyclopédie méthodique (Pharmacie), il est connu aussi comme anatomiste et pour ses recherches sur une classification rationnelle de l'anatomie. Chargé par le gouvernement de continuer l'œuvre de Vicq d'Azyr en septembre 1794, après avoir enseigné à l'Ecole de Mars, il participa ensuite à l'organisation des Ecoles de santé et fut nommé professeur d'anatomie et de physiologie à l'Ecole de santé de Paris. Moins d'un mois après l'ouverture de l'Ecole centrale des travaux publics, le Conseil proposa d'y installer une infirmerie et de nommer un « officier de santé » (désignation révolutionnaire pour les médecins) pour soigner les élèves malades et donner aussi des leçons sur « l'art de prévenir les maladies et de les soulager » (Procès-verbal du Conseil de l'Ecole du 20 nivôse an III (8 février 1795). L'état nominatif des agents de l'Ecole polytechnique de l'année suivante {Journal de l'Ecole polytechnique, t. 1, 1796, cahier 3, p. xvi) le porte comme adjoint de Berthollet « chargé en même temps du cours de Zootechnie et de Salubrité, et Médecin de l'Ecole ». En fait il enseigna le cours de Berthollet pendant son absence en Italie en 1796-97. Après la régularisation de l'enseignement de la chimie, Chaussier semble avoir abandonné l'enseignement de cette science et s'être restreint presque entièrement à ses fonctions de médecin. Pourtant les archives de l'Ecole polytechnique (cote X2b/152) contiennent quelques feuilles de notes pour un cours de Chaussier sur la « myologie pittoresque» qu'il a enseigné en l'an VI (1797-98). Le cas de Chaussier pourrait indiquer la possibilité d'une tentative avortée de faire de l'Ecole une institution plus encyclopédique, qui aurait englobé quelques-unes des sciences biologiques.