La SABIX
Bulletins déja publiés
Biographies polytechniciennes
 

Charles Louis LARGETEAU (1791-1857)

Ce texte a été publié dans le Livre du Centenaire de l'Ecole polytechnique, 1897.

Né en 1791, Charles-Louis Largeteau fit partie de la promotion de 1811, et sortit de l'École dans le corps des Ingénieurs géographes. Etant encore lieutenant, il se chargea, pour le Bureau des Longitudes, d'un ensemble de travaux qui le firent attacher à cette institution, en 1831, en qualité d'astronome-adjoint. On lui confia bientôt la rédaction de la Connaissance des Temps. En 1834, il publiait dans ce recueil une Note sur le calcul des distances de la Lune aux étoiles. Mais son principal travail est le Rapport sur la détermination de la longueur du méridien. Biot et Arago avaient prolongé la ligne méridienne de France jusqu'aux îles Baléares ; mais, une fois les opérations exécutées, une Commission avait été chargée du soin d'effectuer les calculs, dont le résultat parut mettre en évidence un remarquable accord entre la longueur de l'ellipse méridienne et la détermination d'où était sorti le mètre des Archives. Or deux erreurs, de sens contraires, et se compensant à peu près, s'étaient glissées dans les opérations numériques. Puissant fut le premier à s'en apercevoir, et il annonça que la distance entre Montjouy et Formentera devait être trop courte de 69 toises. Pour éclaircir la question, le Bureau des Longitudes nomma une Commission composée de Daussy, Mathieu et Largeteau. Ce dernier rédigea le rapport. Il fut établi, d'abord, que la méthode de Delambre, suivie par les calculateurs de 1808 et fondée sur le parallélisme des méridiens, introduisait dans l'espèce une erreur en trop de 100 toises; en outre, que les mêmes calculateurs avaient confondu la distance de Dunkerque au parallèle de Formentera avec la distance du même point à la perpendiculaire abaissée de Formentera sur le méridien de Dunkerque, d'où résultait une erreur en moins de 169 toises et 88 centièmes. Au total, l'arc du méridien se trouvait trop petit de 70 toises environ. Dès lors, l'ellipse méridienne cessait d'avoir exactement 40 millions de mètres, la valeur de cette unité demeurant fixée par l'étalon des Archives.

On doit encore à Largeteau des Tables pour le calcul des équinoxes et des solstices. En 1847, l'Académie des Sciences, qui avait accueilli ce travail dans ses Mémoires, donna à l'auteur un siège d'académicien libre. En 1857, Largeteau, alors âgé de 66 ans, était atteint par la mort dans son pays natal, en Vendée.

A. DE LAPPARENT.