La SABIX
Bulletins déja publiés
 

Charles BOSSUT (1730-1814)

D'après Janis Langins, "La République avait besoin de savants", Belin, 1987 :

Bossut était le grand responsable des admissions dans le corps du Génie sous l'Ancien Régime et il le resta après la fondation de l'Ecole polytechnique. Cet abbé, qui édita les œuvres de Pascal, fut aussi le protégé et un des rares élèves personnels de d'Alembert. Bossut aida d'Alembert pour ses articles dans l'Encyclopédie et il contribua plus tard à l'Encyclopédie méthodique. Professeur de mathématiques à l'Ecole du Génie de Mézières, pour laquelle il rédigea un cours de mathématiques qui fut réédité pendant de nombreuses années, il devint correspondant de d'Alembert à l'Académie des Sciences en 1753 et y entra comme membre résident en 1768. Nommé examinateur des élèves du Génie dans la même année, c'était devant lui que les élèves passaient avant d'entrer à l'Ecole de Mézières et d'en sortir. Il était aussi titulaire de la chaire d'hydrodynamique du Louvre fondée par Turgot. Il fut un des membres nommés à l'Institut lors de sa création en 1795. Jugé peu patriote et destitué de ses fonctions d'examinateur sous la Terreur, il fut réintégré après Thermidor et, en 1796, il fut nommé (avec Laplace) examinateur de sortie des élèves de l'Ecole polytechnique, chargé des examens des élèves passant à l'école d'application du Génie. Il garda ses fonctions jusqu'en 1809 et fut remplacé par Lacroix.

C'est aussi Bossut qui choisit Monge comme répétiteur à l'Ecole de Mézières (1766), puis qui le fait élire à l'Académie des sciences, d'abord comme correspondant (1772) puis comme membre (1780). Il laisse aussi à Monge son poste de professeur à Mézières lorsqu'il est nommé examinateur de la Marine. Mais, en 1783, Monge se présente en compétition avec Bossut pour le poste d'examinateur de la Marine laissé vacant par le décès de Bézout, et c'est Monge qui est nommé ...

Pendant la terreur, Etienne-Nicolas de Calon, conventionnel et directeur du dépôt général des cartes de terre et de mer, reproche à Bossut, examinateur de Génie, de trop s'intéresser à la théorie des mathématiques. Il croyait que pour "remédier à cette aristocratie il faut nommer des examinateurs patriotes", et Bossut est remplacé par Vandermonde qui se montra moins strict comme examinateur. Mais Bossut et Laplace, examinateur de l'artillerie également jugé peu patriote, furent réintégrés dans leurs poste en 1795.